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Attribut rel=follow, inexistant mais pas inutile !

Après avoir lu pas mal de choses sur l’attribut rel=nofollow des liens <a href="#">, j’ai mené ma petite enquête afin de savoir si rel=follow (ou rel=dofollow) existait… enfin si il était connu des crawlers.  J’ai parcouru pas mal de posts sur les groupes Google Webmasters ou le forum de Webrankinfo entre autres dans lesquelle Olivier Duffez demandait des preuves sur l’existence de l‘attribut rel=follow. Bilan de l’enquête: il n’existe pas mais peu s’avérer utile dans certains cas, je vais tenter de vous montrer pourquoi dans cet article.

A propos du nofollow

Si l’on reprend les choses au commencement, le rel=nofollow a comme premier objectif de lutter contre les spammeurs qui posteraient des liens un peu partout (sur des forums ou blogs essentiellement) dans l’idée de diffuser le jus de lien de la page sur laquelle se trouve le lien vers leur page de destination qui vend du viagra afin de donner plus de « puissance » à leur page via l’algo de Google dans les SERP.

En nofollow, le PR du lien n’est pas transmis, et le lien n’est pas suivi  par le crawler comme son nom l’indique (à noter qu’il peut être indexé malgré tout s’il est rendu accessible via un autre lien qui ne serait pas en nofollow). Le nofollow permettait encore il y a deux ans de faire du PageRank Sculpting, ce qui permettait aux webmasters de distribuer le pagerank à leur guise entre les pages (certains liens internes étaient volontairement mis en nofollow pour donner plus de force à d’autres liens). Voilà un petit schéma extrait d’une de mes présentations :

Avant 2009: La page ayant 12 points (unité de mesure indicative) redistribue 12 points vers une autre page et les deux liens en nofollow (qui partent dans le vide) reçoivent 0 points.

Après 2009: La page ayant 12 points divise ses points par 3 (3 liens) et ne redistribue que 4  points via un lien qui n’est pas en nofollow et les deux liens en nofollow (qui partent dans le vide) reçoivent 4×2 points bons à mettre à la poubelle…

Mais depuis ce changement, pas mal de sites se sont calmés avec l’usage du nofollow, en partant du principe qu’à partir du moment où un lien est fait vers une page interne, il est cohérent avec le reste du site: utile pour l’internaute donc utile pour les moteurs. A ce propos je partage l’avis de Daniel Roch (SEOMIX) sur le nofollow « qui signe la mort du web » (même si c’est un peu exagéré, le principe y est).

Faire « sauter » le nofollow

Revenons à nos moutons. Au delà de l’aspect PR Sculpting qui n’est plus valable depuis le changement d’algo de 2009, le nofollow reste malgré tout très présent toujours dans la lutte anti-spam sur les sites qui proposent de l’interaction avec les internautes (parfois peut être aussi pour ne pas avantager ses lecteurs/commentateurs, par radinerie…).  Je pars du principe qu’à partir du moment où un internaute se donne la peine de poster une réaction à un sujet et que le commentaire  est modéré, le « dofollow » à entièrement sa place, c’est le jeu, le web de notre ami Tim Berners-Lee est fondé sur ce principe.  Du coup, un peu énervé par le rel=nofollow à toutes les sauces (dès que les internautes peuvent poster du code HTML dans un formulaire) et ce malgré la pertinence qu’un lien peut avoir dans le contexte de la page sur laquelle il se trouve, j’ai fait un test. Voilà le genre de lien que j’ai posté sur un très grand site, avec  environ 20 millions de pages indexées (je vous laisse trouver lequel…) permettant aux internautes de mettre du HTML qui sera filtré:

Ex: <a href="http://www.monsitequiabesoindebacklinks.com">vitrogrebazotier</a>

J’ai pris volontairement un mot inexistant et non connu des moteurs pour vérifier plus facilement l’efficacité de mon test.

Dans un premier temps, mon lien est transformé de cette manière: <a href="http://www.monsitequiabesoindebacklinks.com" rel="nofollow">vitrogrebazotier</a>. Ensuite j’ai réédité mon champ texte en remplaçant le nofollow par follow (je pense que j’aurais pu mettre titi, ça aurait été pareil). En réaffichant la source j’obtiens: <a href="http://www.monsitequiabesoindebacklinks.com" rel="follow">vitrogrebazotier</a>

Surprise! … le traitement de mon code s’avère arrangeant : leur système ne vérifie pas la valeur de l’attribut rel mais juste sa présence. Du coup, comme Google ne voit pas de rel=nofollow, le PR est transmis.

Sur une recherche sur le terme « vitrogrebazotier » dans Google quelques jours plus tard, j’obtiens:

– 1er résultat : http://www.monsitequiabesoindebacklinks.com

– 2ème résultat : page du site sur lequel j’ai posté mon lien

et les semaines suivantes, de nombreux résultats apparaissent (pages faisant ou recevant un lien de la page sur laquelle j’avais posté mon lien).

Sur les sites qui ne traiteraient pas ce lien test de la même manière et qui rajouterait un rel=nofollow, sachez qu’un lien de cette forme <a href="http://www.monsitequiabesoindebacklinks.com" rel="follow" rel="nofollow">vitrogrebazotier</a> n’a aucune efficacité en terme SEO: à partir du moment où Google voit un rel=nofollow dans un lien, il le traite sans attribuer de linkjuice à la page cible, ce que Matt Cutts a d’ailleurs confirmé dans un post sur http://groups.google.com/group/google_webmaster_help (je n’arrive pas à remettre la main sur l’article exact)

Conclusion: Selon le traitement effectué par le backend de certains sites (un seul dans ce test, pas n’importe lequel en plus, mais il doit bien y en avoir d’autres…), forcer un rel=follow peut vous avantager juste en annulant la présence du rel=nofollow (dans le cas ou le contenu de l’attribut rel n’est pas vérifié) afin de transmettre du pagerank et donc de donner plus de poids à votre page cible.

11 commentaires

  1. J’arrive avec du retard (et j’avais eu l’info ailleurs) mais je trouve ça assez énorme comme conclusion. En gros, ça rend caduc le principe du nofollow dans les commentaires de blogs…

    Et aucune réaction sur ce post ? Étonnant 🙂
    (merci pour le partage !)

  2. Merci pour l’astuce. Elle implique de bien tester les sites à commenter (spammer ?) mais elle est effectivement puissante.

  3. Ping : Revue de web du Vendredi | Encre de Lune
  4. Très sympa ton article ! L’aspect exemple à l’appui donne vraiment du poids à ta conclusion. Bonne continuation !

  5. Excellent boulot sur l’usage du dofollow, et joli exploit du html de la reecriture de commentaire (c’est quoi le site à 2KK de pages 😉 ).
    Par contre, pas d’accord sur deux choses:
    – même si le >PR< sculpting est mort, l'utilisation du nofollow permet encore me semble t'il de travailler le choix des sitelinks. Pas pû encore tester hors contexte d'autant plus avec la nouvelle interface gwt sur les sitelinks, c'est encore en test, mais j'ai cru le remarquer.
    – par contre j'en suis sûr parceque je l'ai testé, le nofollow n'est pas respecté par google, et il n'empêche pas l'indexation de la page pointée sauf exclusion explicite en header ou robots.txt, même quand elle n'a pas de dofollow entrant. Par contre on est d'accord elle ne reçoit pas de jus.
    Merci pour ton blog dans l'ensemble c'est du boulot original, dommage que tu n'aies pas plus de temps pour trouver d'autres "trucs" aussi intéressants. Vraiment.

    • Ta remarque est intéressante concernant les sitelinks et les liens nofollow, je n’y avais jamais pensé. Les sitelinks seraient donc remontés en fonction de la quantité de liens qu’ils reçoivent, nofollow ou non. Il faudrait arriver à tester ça à l’occasion!
      Merci pour ton commentaire en tout cas, c’est encourageant:)

  6. Aujourd’hui, une recherche dans google sur vitrogrebazotier ne retourne qu’un résultat, cette page… où est passé le site sur lequel tu as fait puis édité un commentaire?
    Je ne suis pas sur qu’on puisse utiliser la meme methode sur la plupart des sites de presse, où les commentaires ne sont pas éditables.

    • J’avais utilisé un autre terme pour ne pas qu’on me retrouve 🙂 Cette méthode ne marche plus sur le site sur lequel je l’avais testé. il s’agissait de Dailymotion mais ils ont corrigé le tir depuis! Mais on doit encore pouvoir trouver des sites sur lesquelles ça fonctionne.

  7. Bonjour à tous et fier de ce petit déterrage, je voulais juste réagir à l’idée des sitelinks générés par la quantité de liens.
    Il semblerait plutôt que ceux ci soient générés en fonction du CTR retenu par Google.

  8. « Think outside the box » 🙂

    tu saurais pas quelles plateformes standardisés genre wp permet de réaliser cela? pour wp je viens de vérifier c’est pas possible mais il doit y avoir des script moins populaires qui permettent ça

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